Cette histoire se passe à Limeil-Brévannes dans une résidence gérée par la Sablière, société immobilière d`économie mixte chargée de loger des agents de la SNCF.
Mon père avait obtenu une petite maison très agréable, car sept ans après la fin de la guerre, nous n`avions toujours pas de logement correct. Surtout que maintenant nous étions cinq. La SNCF est une société à la hiérarchie militaire. Mon père était un peu un capitaine logé avec des sous-officiers. Mais d`une certaine façon cela se terminait par la " sacro-sainte lutte des classes". A la belle saison ma mère sortit dans son jardinet, pour tailler, sur la rue, la haie de rosiers qui dépassait sur le trottoir. A ce moment, arriva en sens inverse un voisin à la forte corpulence. Il bouscula ma mère volontairement en lui disant :"Alors la "youpine tu te pousses". Comme j`étais juste à côté d`elle pour ramasser les branches coupées, je me suis redressé et lui ai dit "Monsieur, excusez-vous". Pour toute réponse il me mit son point dans la figure. Immédiatement, mes parents portèrent plainte auprès du commissariat, et firent établir un certificat médical qui me prescrivait un arrêt de travail de deux semaines. Malheureusement ils ne savaient pas qu`il aurait fallu déposer cette plainte auprès du Procureur de la République pour qu`elle ait une chance sérieuse d`être traitée correctement. L`affaire fut jugée par un Tribunal de Paix, (aujourd'hui`hui appelé Tribunal d`Instance) et le bonhomme put rentrer chez lui en héros. J`étais scandalisé. Pourquoi mes parents ne firent-ils pas appel ? Plus tard, comme j`étudiais le droit, je réfléchis à cette affaire. Coups et blessures sur mineure, cela aurait dû être jugé par un Tribunal correctionnel, (aujourd'hui Tribunal de Grande Instance). Trente ans après un jour que j`étais seul avec ma mère, je lui reposais la question : "Pourquoi n`avez-vous pas fait appel"? Elle finit par me répondre, car mon père devenait un mur et refusait toute discussion sur le sujet. " Nous étions maintenant cinq à la maison et ton père ne pouvait pas mettre sa carrière entre-parenthèse. Je m`exclamais : "Pardon"! et elle m`expliqua que le type qui m`avait insulté et qui t`avait frappé était un permanent de la CGT. La direction du personnel appela mon père et lui tint à peu près ces propos : C`est un permanent de la CGT, ne faites pas d`histoire, c`est regrettable mais vous êtes logé par la SNCF. Heureusement, à l`époque des faits, j`avais un ami corse beaucoup plus âgé que moi qui me dit : "Petit, tu as raison, on ne laisse pas insulter sa mère". Il m`apprit à me battre et quand il me considéra prêt il me remis un revolver, un 6.35 que je lui rendis après avoir rossé le voyou de gauche. Personne ne peut imaginer la peur qui me terrorisa lorsque je le vis à genoux. La tragédie des juifs est, aujourd`hui comme hier, que même dans les démocraties, il n`est pas dangereux d`agresser un juif ; pour avoir des ennuis il faut le tuer et encore..... Bien sûr mes propos vont déplaire à la meute des judéophobes. Toutefois, les choses vont peut-être commencer à changer maintenant que le monde civilisé est agressé tous les jours par les islamistes. Mais il est bien tard !