J`ai choisi de servir dans les parachutistes parce que, à cette époque, et même bien longtemps après les français de "bonnes souches" disaient que les Juifs s`étaient laissés conduire à la mort comme des moutons. Dans le même temps l`auteur de la formule "les Français de bonnes souches" le Ministre Mitterand disait : la seule négociation avec la rébellion, c`est la guerre. Pendant ma période de formation militaire les choses se passèrent plutôt bien. A part que lors de mon stage de saut, j`avais senti une certaine crispation à mon égard, qui ne justifiait absolument pas car j`avais sauté cinq fois en pré-militaire, J`avais cru naïvement que j`étais passé inaperçu. Mais dans le même temps commença l`opération de Suez . Quelle ne fut pas ma surprise lorsque le chef de la promotion vint vers moi pour le dire " Chapeau les Israéliens". Du jour au lendemain, j'étais devenu stupidement une sorte de héros !...
Quand j`ai débarqué en Algérie au port d`Oran, nous prîmes d`abord la direction du Maroc où mon unité resta pendant six mois. Nous avons participé à des opérations du Nord au Sud, de Taza à Erfoud. Pendant des émeutes à Fez, je fus impliqué dans la protection du Mellah. Lorsque je pris langue avec les responsables du quartier, qui d`abord firent semblant de ne pas parler français, les pauvres gens finirent par me faire cette réflexion:"nous ne voulons pas de votre protection".Vous, vous allez partir, et nous on va rester". Du haut de mes 21 ans je leur soutins, qu`après notre départ, ils seraient obligés de partir aussi. Il est vrai qu`il reste aujourd'hui entre 5 et 10 % de juifs au Maroc. ´´
C`est mieux qu`en Algérie ! En juillet 56 nous faisons route vers l`Algérie, en train de marchandises, trois jours dans des conditions insupportables, malgré les efforts de notre Chef de Corps, le Commandant Potier qui mourra Général. Nous arrivons à Didjelli, charmante petite ville au bord de la mer, que nous quittons presque immédiatement pour une position dans le bled où vivait une poignée d`européens à l`ombre de leur église, à deux pas de la Mosquée. Les Tirailleurs africains que nous venions de relever se faisaient massacrer jusque dans leur cantonnement. Avec nous, cela changea. Le premier jour où nous partîmes en opération, je crapahutai avec une harka et au bout d`une demi-heure le sous officier harki me dit : de toute façon, s`il y a la guerre en Algérie, c`est à cause des Juifs. Il avait entendu mon nom. Au bout de deux mois, nous eûmes la chance de prendre nos quartiers à Didjelli. Un jour où je faisais avec mon équipe de la protection de route au bord de la mer, un européen arriva avec un magnifique panier d`oursins. Après quelques minutes, il déclara : "les juifs ont déclenché cette guerre et maintenant ils ont tous foutu le camp." Mon équipier, un titi de Belleville l`attrapa par le col de la veste et l`assit dans son panier d`oursins. Je vous passe la suite... Le jour où le FLN déclencha une grande grève , que les musulmans suivirent à 95 ou 99 %, pour ne pas se faire couper la gorge, nous n`avons pas employé la force, c'était un ordre venu de l`Etat-major d`Alger, cela, contrairement à ce que plus tard écrivirent "certains historiens" ou ce que l`on put voir dans certains films. A l`occasion de cet évènement, je rencontrai une famille "d`affreux colonialistes" qui avait fui l`Alsace en 1870, pour ne pas devenir allemands. Je fus reçu pendant plus d`une année comme le fils de la maison. Le Lieutenant en premier, avec lequel j`avais des relations très amicales ne put s`empêcher de me dire un jour : je ne savais pas que les S... étaient juifs. Il ne pouvait pas imaginer que moi juif, je sois reçu dans une famille catholique. L`armée n`est pas plus ou moins antisémite que le reste de la France. Aucun non juif ne peut comprendre le côté lancinant de ces agressions verbales. J`ajouterai que mon coiffeur était un charmant homosexuel italien qui voulut me mettre dans le lit de la femme d`un officier supérieur et me dit :" Tu lui plaît, elle s`en fout que tu sois juif ".
Quand j`ai débarqué en Algérie au port d`Oran, nous prîmes d`abord la direction du Maroc où mon unité resta pendant six mois. Nous avons participé à des opérations du Nord au Sud, de Taza à Erfoud. Pendant des émeutes à Fez, je fus impliqué dans la protection du Mellah. Lorsque je pris langue avec les responsables du quartier, qui d`abord firent semblant de ne pas parler français, les pauvres gens finirent par me faire cette réflexion:"nous ne voulons pas de votre protection".Vous, vous allez partir, et nous on va rester". Du haut de mes 21 ans je leur soutins, qu`après notre départ, ils seraient obligés de partir aussi. Il est vrai qu`il reste aujourd'hui entre 5 et 10 % de juifs au Maroc. ´´
C`est mieux qu`en Algérie ! En juillet 56 nous faisons route vers l`Algérie, en train de marchandises, trois jours dans des conditions insupportables, malgré les efforts de notre Chef de Corps, le Commandant Potier qui mourra Général. Nous arrivons à Didjelli, charmante petite ville au bord de la mer, que nous quittons presque immédiatement pour une position dans le bled où vivait une poignée d`européens à l`ombre de leur église, à deux pas de la Mosquée. Les Tirailleurs africains que nous venions de relever se faisaient massacrer jusque dans leur cantonnement. Avec nous, cela changea. Le premier jour où nous partîmes en opération, je crapahutai avec une harka et au bout d`une demi-heure le sous officier harki me dit : de toute façon, s`il y a la guerre en Algérie, c`est à cause des Juifs. Il avait entendu mon nom. Au bout de deux mois, nous eûmes la chance de prendre nos quartiers à Didjelli. Un jour où je faisais avec mon équipe de la protection de route au bord de la mer, un européen arriva avec un magnifique panier d`oursins. Après quelques minutes, il déclara : "les juifs ont déclenché cette guerre et maintenant ils ont tous foutu le camp." Mon équipier, un titi de Belleville l`attrapa par le col de la veste et l`assit dans son panier d`oursins. Je vous passe la suite... Le jour où le FLN déclencha une grande grève , que les musulmans suivirent à 95 ou 99 %, pour ne pas se faire couper la gorge, nous n`avons pas employé la force, c'était un ordre venu de l`Etat-major d`Alger, cela, contrairement à ce que plus tard écrivirent "certains historiens" ou ce que l`on put voir dans certains films. A l`occasion de cet évènement, je rencontrai une famille "d`affreux colonialistes" qui avait fui l`Alsace en 1870, pour ne pas devenir allemands. Je fus reçu pendant plus d`une année comme le fils de la maison. Le Lieutenant en premier, avec lequel j`avais des relations très amicales ne put s`empêcher de me dire un jour : je ne savais pas que les S... étaient juifs. Il ne pouvait pas imaginer que moi juif, je sois reçu dans une famille catholique. L`armée n`est pas plus ou moins antisémite que le reste de la France. Aucun non juif ne peut comprendre le côté lancinant de ces agressions verbales. J`ajouterai que mon coiffeur était un charmant homosexuel italien qui voulut me mettre dans le lit de la femme d`un officier supérieur et me dit :" Tu lui plaît, elle s`en fout que tu sois juif ".
No comments:
Post a Comment